Par Amélie Goursaud , l’Hérault du Jour, 29 octobre 2014
L’Agglomération, qui se pose en précurseur, entame une réflexion concertée entre ses 31 communes.«On a coutume de traiter l’aménagement du territoire à partir des grandes infrastructures, des centres urbains, de la densification urbaine… Pas à partir des terroirs et de leur protection», entame Philippe Saurel. C’est par cette «entrée inhabituelle» que le président de l’Agglomération a choisi d’aborder l’un des cinq axes principaux, définis pour le développement de la future Métropole. A revers du tout-béton, l’agriculture et la protection des terres fertiles sont donc érigées au rang de priorité.
«Une première en France», assure Philippe Saurel, que cette ambition affichée d’élaborer une «véritable politique agricole et alimentaire» concertée entre les 31 communes. Un dossier-défi confié à la vice-présidente en charge de la délégation TPE, PME, artisanat et agriculture, Isabelle Touzard. «Pourquoi une politique agricole et alimentaire à l’échelle d’une Agglomération? Quel rôle peut jouer un territoire? Je pense qu’il est possible d’orienter les formes d’agriculture en combinant bien les actions des maires, des professionnels de l’agriculture et des citoyens, nombreux investis sur ces questions. L’objectif est de fonctionner en réseau, de jouer un rôle fédérateur entre les communes, où des choses intéressantes sont mises en place (avec les cantines, les marchés, etc.) sans forcément qu’on sache ce qui se fait dans le village voisin».
Une première phase de réflexion va donc consister à balayer les différentes spécificités agricoles et alimentaires de l’agglomération montpelliéraine avec l’appui d’un groupe de chercheurs spécialistes de l’alimentation et des relations ville-agriculture. Une seconde étape consistera en l’étude d’expériences menées dans d’autres villes du monde. «Une coopérative d’idées», en quelque sorte, destinée à élaborer une politique commune «qui permette de nourrir la population de la future Métropole pour les 50 ans à venir», veut croire Philippe Saurel.
Un recentrage sur une agriculture de proximité qui devra impérativement passer par un grand coup de frein à l’étalement urbain. «Chaque hectare est précieux et devra être regardé à la lumière de ce qu’il représente en terme d’alimentation, d’emploi, etc… Il va falloir préserver de grands espaces, les sanctuariser dans une dynamique globale de territoire», prévient Isabelle Touzard, consciente que ce défi s’annonce «compliqué» tant les pressions sont grandes vers l’urbanisation galopante. Il faudra également parvenir à «dégeler certaines terres agricoles», car si certaines sont dévorées par l’urbanisation, d’autres cultivent la friche. Autant dire qu’un grand pas reste à faire de l’intention à la réalisation.
Certains l’ont fait… précisément contre O’Terra avec « Talents de ferme », près de Lille.
Pourquoi pas chez nous ?
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